Renouvellement Urbain
La loi de programmation de février 2014 a décidé d’une nouvelle distribution du soutien de l’Etat aux projets des collectivités locales pour le remodèlement des quartiers où le besoin de s’inscrire dans le renouveau est devenu urgent. Une nouvelle « géographie prioritaire » a été définie.
Elle tient compte du nombre d’habitants et de la fragilité sociale de la population. Au niveau national, le revenu fiscal considéré est de 11 200 euros. Dans la Communauté Urbaine, il n’atteint que 10 800 euros. Certaines zones arrageoises, dans les communes et les quartiers, peuvent donc être concernées par ce nouveau contrat de rénovation urbaine pour lequel les élus ont proposé des projets reconnus bien ficelés.
Pour Arras, trois zones ont été acceptées en tant que territoires fragilisés répérés
- Les cités Jean-Jaurès et des Cheminots, Moulin Hacart, au sud,
- Saint-Michel et résidence Goudemand au centre,
- Saint-Pol, Blancs Monts, Baudimont et Hochettes pour les quartiers ouest.
Des zonages prioritaires ont été définis.
Une dimension sociale est également apportée au projet dans le sens d’un renforcement d’égalité des chances au niveau de la réussite éducative. Le contrat est signé en transversalité : le parcours individuel des habitants sera considéré pour une amélioration de leur cadre de vie. Ce contrat, bientôt signé avec le Ministre Patrick Kanner, en charge de la ville, de la jeunesse et des sports, s’inscrit pleinement dans le Projet de Développement Solidaire de la Ville et il s’avère l’aboutissement d’une large concertation avec les différents partenaires institutionnels et les habitants.
C’est ainsi que se sont dégagées des priorités qui ne sont pas chaque fois semblables : l’amélioration de l’habitat sur Arras sud, l’ouverture de la résidence sur la ville à Saint-Michel, le soutien à la jeunesse dans sa formation et ses loisirs, dans les quartiers ouest. Les habitants sont associés à l’élaboration comme au suivi des projets de développement des quartiers et au pilotage de ce contrat de ville à travers, notamment, des conseils citoyens.
Arras a depuis longtemps multiplié, dans les quartiers, ces instances où les habitants peuvent s’exprimer avec la certitude que leur avis, écouté, sera pris en compte. La concertation est la définition de la démocratie participative qui renforce la confiance entre habitants, élus et techniciens élaborant les projets avant de les mettre en œuvre. Composés de trois collèges -habitants, associations et acteurs du développement- les Conseils Citoyens pourront ainsi questionner le Conseil Municipal sur tous les sujets qui conditionnent la vie des quartiers, et donc sur les projets de rénovation urbaine. La Ville fournira ainsi à ces instances l’ensemble des documents relatifs à tout projet d’évolution du quartier concerné.
Le contrat de ville et de rénovation urbaine 2015-2020 reprend et finalise les programmes en cours et en met en place de nouveaux selon les priorités définies dans l’accord gouvernemental. Trois quartiers, Baudimont pour la transition énergétique, Saint-Michel pour la réhabilitation de 378 logements, et Jean-Jaurès pour une évolution douce de reconstruction, sont concernés à Arras intra-muros. Les enjeux sont le désenclavement par l’urbanisme et la facilité de la mobilité, la diversification de l’habitat.
Le projet
Trois quartiers concernés
A Arras, le contrat de ville va concerner trois quartiers. Début décembre, la Ville a présenté son projet de rénovation du quartier Saint-Michel : réhabilitation des immeubles par Pas-de-Calais habitat, création d’une maison de parents, déménagement de l’école Georges-Brassens (voir ci-contre). La Communauté Urbaine va accompagner la démolition de trente à quarante logements et étudiera le changement du plan de circulation, projets évidemment conditionnés par les financements de l’agence nationale de renouvellement urbain. Cette opération s’étalera entre 2015 et 2021. Par ailleurs, le contrat de ville ambitionne de construire la cité Jean-Jaurès de demain et d’en faire « un quartier comme les autres ». Un regard détaillé sera d’abord porté sur la réalité de l’occupation sociale. Cela se fera dans le respect du souhait des habitants. Le but est de réintégrer le quartier dans la ville en améliorant les conditions d’habitat, de l’ouvrir sur son environnement en le reliant d’abord aux autres quartiers d’Arras Sud. La démarche s’appuiera sur des équipements existants pour revaloriser l’image du quartier par son cadre de vie. Enfin, le troisième quartier concerné par le contrat de ville est Baudimont où le projet est tout aussi ambitieux puisqu’il s’agirait d’une vaste reconstruction comme il s’est fait à Saint-Pol et qui concernerait cette fois le secteur de la piscine Daullé au collège Diderot. Il existe une véritable volonté du bailleur Pas-de-Calais habitat qui a acté le projet lors d’un conseil d’administration et réservé sa part du financement.
Résidence Saint-Michel
2 000 fenêtres pour l’ouverture
L’un des aspects de ce nouveau contrat de ville apporte son soutien au renouvellement urbain de la résidence Saint-Michel depuis longtemps souhaité et étudié par la Municipalité arrageoise. C’est même ce projet qui va lancer l’opération.
La priorité est, à tous les niveaux, l’ouverture de la résidence sur le quartier et sur la ville en faisant en sorte de faire disparaître son enfermement sur elle-même.
Pas-de-Calais habitat va d’abord changer les 2 000 fenêtres des 412 logements. Cette modernisation, souvent réclamée en réunions de quartier, en dehors d’apporter une nouvelle luminosité aux appartements, va aussi permettre une économie d’énergie qui sera lisible sur les factures ! Mais ce n’est pas tout. Ceci n’est qu’un premier pas qui montre désormais une détermination.
Le quartier va être entièrement transformé et reconfiguré. De nouveaux commerces pourraient même d’ailleurs venir s’installer. L’école Georges-Brassens qui pose problème par son encavement va être déménagée. Elle pourrait, pour la rentrée 2017, intégrer une partie de l’Hospice Saint-Pierre qui, par ailleurs, devient aussi la nouvelle adresse du Conservatoire à rayonnement départemental. Le bâtiment désaffecté de l’école Brassens serait alors appelé à devenir un centre social pour le quartier Saint-Michel, développement de celui existant actuellement rue du Crinchon.
Il devrait avoir un rôle important à jouer de cohésion sociale et d’animation puisque le quartier sera aussi concerné par la création de nouveaux logements : le Plan Local de l’Habitat en programme 250 par an sur six ans dans toute la ville, neufs, rénovés, locatifs ou pas, collectifs ou individuels.